FRANÇOIS CARTIER, chargé de cours
ISABELLE DION, chargé de cours et coordonnatrice des stages
Lorsque l’on est étudiant, la notion de temps devient une donnée essentielle. Lectures à faire avant le prochain cours, étude à faire pour l’examen intra ou bien rendez-vous à planifier avec les collègues pour cet interminable TP que vous demande le prof. Les étudiants manquent toujours de temps, mais peut-être est-ce parce qu’ils connaissent mal le concept de « temps académique ».
Commençons par quelques chiffres tirés du règlement pédagogique des études de 1er cycle. Le crédit est une unité de mesure qui sert à quantifier la charge de travail exigée pour un étudiant pour atteindre les objectifs d’un cours. Un crédit égale 45 heures de travail pour l’étudiant. Il peut s’agir de la présence en classe, de l’étude en prévision d’un examen, de la réalisation d’un travail de recherche, etc. Comme la plupart des cours comptent trois crédits, c’est donc un total de 135 heures de travail qu’il faut investir dans un cours. Comment répartir ces 135 heures au cours du trimestre ? Il y a les heures passées en classe bien sûr, mais également les heures de travail et d’études à la maison ou en laboratoire. Il y a généralement 15 séances pour un cours (14 séances en classe + la semaine de lecture). L’étudiant doit donc prévoir 42 heures de présence en classe (14 séances x 3 heures). Il nous reste encore 93 heures de travail et d’études (135 heures – 42 heures en classe), soit environ six heures par semaine.
Comment gérer ces 93 heures ? Les enseignants vous offrent parfois une réponse en liant les évaluations et activités du cours à la charge de travail. Voici un exemple :
- 42 heures de présence en classe
- 20 heures de préparation aux examens
- 40 heures pour la réalisation du travail pratique no 1
- 20 heures pour la réalisation du travail pratique no 2
- 10 heures pour les lectures obligatoires
- 3 heures pour préparer et terminer un travail pratique au laboratoire d’informatique
Total = 135 heures
L’étudiant peut donc faire cet exercice en début de session, car il connait à l’avance la pondération pour chaque évaluation. Il est logique de consacrer plus de temps à un travail valant 50% qu’à un de 10%. Il connait aussi ses méthodes de travail qui lui permettront par exemple de consacrer moins temps à l’étude de ses examens, mais plus de temps aux lectures obligatoires.
Jusqu’à maintenant, nous n’avons évoqué que la gestion du temps pour un cours. Qu’en est-il lorsque l’étudiant a un statut à temps plein ? S’il est inscrit à cinq cours, eh bien, il faut multiplier ce temps par cinq ! Si nous examinons brièvement le temps sur une semaine, l’étudiant inscrit à cinq cours aura 15 heures de présence en classe (5 cours x 3 heures) et 30 heures de travail à réaliser en dehors des heures de classe (6 heures x 5 cours). Un total de 45 heures par semaine, c’est-à-dire l’équivalent d’un emploi à temps plein. À cette somme, il faut ajouter le cas échéant un emploi à temps partiel, des activités sociales, une vie amoureuse et familiale, etc.
Au niveau de la planification du temps, les travaux en équipe représentent une situation problématique souvent évoquée par les étudiants. Pour toutes les équipes bien rodées, il y a les cas (heureusement isolés) où l’harmonie fait défaut. Notons tout d’abord que les travaux en équipe ne sont pas un moyen pour les enseignants d’avoir moins de corrections à faire ! Ceux qui vous donnent des cours (et des travaux !) bénéficient habituellement des services d’auxiliaires d’enseignement qui effectuent, entre autres, la correction des travaux et examens des étudiants. Les travaux en équipe sont une façon de vous amener à collaborer avec vos collègues afin de produire un résultat concret. Ce genre de situation se répétera plus tard dans votre milieu de travail, alors aussi bien apprendre le travail collaboratif sur les bancs d’école !
Travailler en équipe va donc vous demander de planifier votre temps de façon plus serrée. Non seulement devrez-vous gérer l’échéance de remise du travail, mais vous devrez fixer un échéancier dans votre propre équipe : Qui fait quoi ? Quand seront remises les différentes parties du travail ? Combien de temps se garder pour les imprévus ou la révision finale du travail avant la remise ? C’est une sorte de mini gestion de projet, un exercice que vous répéterez souvent par la suite en situation d’emploi.
Comme en milieu de travail, vos collègues étudiants arrivent chacun avec leurs personnalités : il y aura le perfectionniste qui argumente pour chaque virgule, son cousin le leader contrôlant qui prend tout en charge, le nonchalant qui produit sa part sans y mettre trop d’effort et celui qui ne répond plus à vos courriels et qui sèche les réunions de travail. Ceci dit, ce sont les exceptions, car la majorité de vos collègues sont tous aussi motivés que vous et désirent produire le meilleur travail possible.
En équipe, pour bien gérer votre échéancier, voici quelques trucs :
- Il est important de bien prendre connaissance du travail à effectuer et à le décortiquer afin d’identifier les tâches requises à sa réalisation :
- lectures à faire
- compilation de données ou d’informations
- rédaction et révision
- etc.
- Ça semble évident, mais fixez clairement votre échéancier dès le début ; mettez-le sur papier, qui même à faire un petit diagramme de Gantt . Ce sera votre feuille de route de laquelle il faudra dévier le moins possible.
- Déterminer, en fonction des forces et faiblesses de chacun, qui fera quoi.
- Échanger vos coordonnées (téléphone, courriel) afin que tous soient joignables. La communication est un élément central dans votre démarche !
- Faire un suivi régulier de l’avancée des travaux afin d’éviter que vous soyez pressés par le temps. Croyez-le, un travail fait à la dernière minute, ça se reconnaît facilement !
- En cas de désaccord, articulez clairement vos arguments et faites-le dans un esprit de respect et de collégialité.
- Lors de la remise, assurez-vous que tous les membres de l’équipe aient vu le produit final afin que tous soient en accord avec le contenu soumis dans le travail.
Bref, le travail en équipe représente un défi additionnel pour les étudiants, mais c’est aussi un apprentissage qui servira une fois le diplôme obtenu. C’est une expérience qui se veut formatrice, notamment dans la gestion du temps. Et rappelez-vous que même si tout ne fonctionne pas comme sur des roulettes, c’est un peu le reflet de ce qui pourra arriver en milieu de travail !