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La terminologie en science de l’information de l’EBSI (2018)

DOMINIC BOISVERT ET DANIEL DUCHARME, chargés de cours

Dans un billet précédent nous vous avions annoncé un projet de terminologie en science de l’information. Ce projet consistait à étendre la terminologie archivistique, mise à jour en 2015, à l’ensemble des sciences de l’information. Le projet a été réalisé et la terminologie est disponible en deux versions : la version Web réalisée avec TemaTres et la version classique en PDFTemaTres est un logiciel libre en gestion de vocabulaire (thésaurus, lexique, etc.). Pour en savoir davantage sur cet outil, veuillez consulter ce billet

Pour rappel, cette terminologie est le résultat d’un projet que nous avons mené entre août et décembre 2017. Pendant cette période, nous nous avons effectué un dépouillement systématique de tous les plans de cours des professeurs et chargés de cours des programmes de certificat en gestion de l’information numérique et en maîtrise en science de l’information de l’EBSI. Ensuite, nous avons écrit à chacun d’eux pour leur demander de nous envoyer les définitions des termes retenus. Enfin, nous avons complété les travaux en recourant à des sources externes.

Cette compilation terminologique constitue dès lors une référence incontournable pour les étudiants, les chargés de cours et les professeurs de l’EBSI. Elle est certes perfectible et elle devra être régulièrement mise à jour, notamment par ceux qui l’utilisent. Elle est maintenant accessible à toute la communauté, celle de l’Université de Montréal comme celle des autres établissements francophones du Canada et d’ailleurs dans le monde. N’hésitez à nous écrire pour ajouter ou modifier une définition afin de faire de cette terminologie un outil utile pour la communauté.

Un projet de mise à jour de la terminologie de base en sciences de l’information

DANIEL DUCHARME, chargé de cours

Au printemps 2017, des chargés de cours de l’EBSI soumettait un projet au Comité local d’intégration pédagogique (CLIP), projet qui consiste à étendre la compilation terminologique de base en archivistique (projet 2015) aux sciences de l’information. En fait, il s’agit d’une mise à jour de la terminologie réalisée dans les années 1990 et qui a été retirée du site de l’EBSI en 2002 en raison de sa désuétude. À nos yeux, il devenait important de mettre à jour cette terminologie pour mieux soutenir l’évolution des cours offerts dans les programmes de l’EBSI afin que ceux-ci reflètent bien l’évolution de la discipline et de la profession. Ainsi, ce projet permettra de compléter celui de 2015 qui n’avait ciblé que les cours en archivistique. Les responsables du projet sont Dominic Boisvert et moi-même, le signataire de ce billet.

À la fin du projet (janvier 2018) – et c’est le but que nous recherchons par sa réalisation -, l’EBSI disposera d’une terminologie en sciences de l’information sur laquelle tous les enseignants (chargés de cours et professeurs) pourront s’appuyer pour dispenser leur enseignement. Cette terminologie sera à jour et pourra constituer une référence incontournable pour les étudiants, les chargés de cours et les professeurs de l’EBSI. Par ailleurs, elle participera au rayonnement de l’École dans la francophonie grâce à sa double diffusion : téléchargement (PDF) et application Web.

Pour réaliser le projet, la participation des chargés de cours et professeurs de l’EBSI est essentielle. Cet automne, chacun d’eux sera invité à nous faire parvenir les termes clés, accompagnés de leurs définitions, qu’ils utilisent dans le cadre de leur enseignement. De notre côté, nous analyserons les plans de cours du certificat en gestion de l’information numérique et de la maîtrise en sciences de l’information, ceux du certificat en archivistique ayant été analysés en 2015. Une fois les termes retenus, nous comparerons les termes issus de cette analyse avec ceux que nous aurons envoyés les enseignants. Nous compléterons au besoin en consultant les ouvrages récents pour compiler les définitions et leurs équivalents anglais. Enfin, cette première compilation terminologique sera envoyée à tous les enseignants de l’EBSI pour fin de commentaires et de validation. Les correctifs seront apportés avant la diffusion de l’ouvrage en février 2018.

La terminologie en sciences de l’information sera diffusée sous la forme d’un fichier PDF qui sera remis aux étudiants à leur entrée à l’EBSI de même qu’aux enseignants. Elle sera également disponible – et c’est ici que cela devient plus intéressant – par une application open source accessible sur le site Web de l’EBSI. La version Web sera disponible tant aux étudiant(e)s et aux enseignant(e)s ainsi qu’à toute personne visitant le site Web de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, notamment les bibliothécaires, les documentalistes et les gestionnaires de systèmes d’information. Autre précision, la version Web sera conçue à partir de l’application open source TEMATRES.

Grâce à la participation de tous les enseignants, chargés de cours et professeurs confondus, cet outil terminologique constituera un point positif dans la voie de l’harmonisation et la normalisation de nos pratiques en sciences de l’information.

Pour consulter la section archivistique de la terminologie, veuillez suivre ce lien. Pour en savoir davantage, veuillez lire aussi le billet de Dominic Boisvert consacré à ce projet.

Les enseignants de l’EBSI se dotent d’un outil terminologique

DOMINIC BOISVERT, chargé de cours

L’archivistique et les sciences de l’information forment un univers terminologique imposant. Un univers formé de constellations de théories, de pratiques, d’usages, de traditions et de législations.

Cette terminologie évolue au gré des constellations. Pour distinguer son produit un éditeur de logiciel emprunte un terme à une autre discipline. Pour démontrer une nouvelle réalité un chercheur peaufine une définition existante ou crée un néologisme. Pour établir un consensus un organisme international de normalisation introduit de nouvelles définitions pour décrire des réalités existantes dont les définitions ne faisaient pas consensus auparavant. Ces nouvelles définitions réussissent parfois à remplacer les anciennes, le plus souvent elles s’ajoutent à un corpus déjà lourd. Et tout cela sans parler des effets de la traduction.

Les thésaurus sont des outils essentiels pour ne pas s’y perdre. Quelques thésaurus sont disponibles en français, comme la terminologie archivistique multilingue du Conseil International des Archives (ICA).

Convaincus de l’importance d’une terminologie commune, des chargés de cours de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal ont lancé un projet d’intégration pédagogique ayant pour objectif de rassembler les termes utilisés dans leur enseignement de l’archivistique. Ce recensement et les discussions qui suivirent permirent la rédaction d’un outil commun aux professeurs, aux chargés de cours et aux étudiants de l’EBSI.

En 2015, dans le cadre du projet CLIP, le comité a publié la terminologie archivistique utilisée dans l’enseignement de l’archivistique à l’EBSI. Cette ressource unique est accessible à tous en suivant ce lien.

La terminologie archivistique n’a pas terminée d’évoluer. C’est pourquoi le choix d’un outil de publication en ligne comme Tematres s’est imposé. Vous avez besoin d’une définition ? Chercher, fureter, puis cliquer sur « notes » pour lire la ou les définitions retenues. Vous devez intégrer une définition à votre projet ? Tematres vous offre neuf formats d’exportation. Le logiciel vous permet aussi de lancer une recherche complémentaire dans cinq engins de recherches différents d’un seul clic.

La terminologie archivistique de l’EBSI ne règle pas le problème de la multitude des définitions, mais vous offre un point de chute unique et adapté à l’enseignement. Il est donc tout à votre avantage d’y recourir aussi souvent que nécessaire.

Archivage et archivistique

DANIEL DUCHARME, chargé de cours

Nous connaissons tous la définition juridique des archives qui, dans son application au Québec et en France, englobe tout le cycle de vie des documents. Nous savons aussi depuis longtemps que le mot archives est un mot polysémique qui représente, plus souvent qu’autrement, une source de malentendu dans le milieu de l’information en général. En effet, les archives désignent autant les documents que les bâtiments qui les abritent, une confusion qui n’en est pas vraiment une, toutefois, puisqu’elle réunit deux définitions d’essence archivistique. Par contre, des objets comme les archives du Web ou celles d’un blogue ne tiennent pas de l’archivistique et se confondent souvent avec la notion d’archivage, laquelle s’avère fort usitée en France. À mon avis, la notion d’archivage approfondit davantage le malentendu sur les archives et, partant, avec la discipline chargée de les gérer : l’archivistique.

Le mot archivage est insidieux. Pour le circonscrire, le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française recourt à treize définitions distinctes qu’il rattache à des disciplines aussi disparates que la médecine, la communication, la cartographie, l’informatique et, bien entendu, les sciences de l’information. Attardons-nous à ce dernier domaine en comparant les définitions des mots archivage et archivistique :

– Archivage : Techniques et activités relatives à l’organisation, la gestion, la législation et la réglementation des archives, avant leur utilisation, en vue de la recherche historique.

– Archivistique : Science de l’information appliquée à l’organisation, l’administration et au traitement des archives.

Ce qui se dégage de ces définitions est que l’archivage relève essentiellement de la technique alors que l’archivistique est associée à la science. À cet égard, le sens commun mis en exergue par le Petit Robert (1987) ne trompe pas. En effet, le célèbre dictionnaire définit l’archivage comme « l’action d’archiver » et, archiver, comme le « classement d’un document dans les archives ». Ainsi l’archivage s’avère conforme à la perception qu’en ont les archivistes québécois qui, d’ailleurs, n’emploient jamais ce terme dans leurs pratiques : une activité purement technique qui consiste à remiser des objets (des billets dans un blogue, des numéros plus anciens dans une revue, etc.) moins utilisés en raison de leur ancienneté.

Conclusion : à archivage des documents numériques on préférera gestion des documents numériques. Qu’on se le tienne pour dit, l’archivistique va bien au-delà du classement pur et simple de documents.

Annexe : TERMINOLOGIE

Pour compléter ce billet, voici les définitions du terme archivistique tirées de la Terminologie de base en archivistique de l’EBSI (2015):

  • « Science qui étudie les principes et les méthodes appliquées à la collecte, au traitement, à la conservation, à la communication et à la mise en valeur des documents d’archives. » (DAF, 2007)
  • « Discipline universitaire traitant des modes de collecte, d’analyse et de description, de tri et de classement, de conservation matérielle et de mise en valeur des archives. » (Chabin, 2010).