Archives mensuelles : août 2017

Un projet de mise à jour de la terminologie de base en sciences de l’information

DANIEL DUCHARME, chargé de cours

Au printemps 2017, des chargés de cours de l’EBSI soumettait un projet au Comité local d’intégration pédagogique (CLIP), projet qui consiste à étendre la compilation terminologique de base en archivistique (projet 2015) aux sciences de l’information. En fait, il s’agit d’une mise à jour de la terminologie réalisée dans les années 1990 et qui a été retirée du site de l’EBSI en 2002 en raison de sa désuétude. À nos yeux, il devenait important de mettre à jour cette terminologie pour mieux soutenir l’évolution des cours offerts dans les programmes de l’EBSI afin que ceux-ci reflètent bien l’évolution de la discipline et de la profession. Ainsi, ce projet permettra de compléter celui de 2015 qui n’avait ciblé que les cours en archivistique. Les responsables du projet sont Dominic Boisvert et moi-même, le signataire de ce billet.

À la fin du projet (janvier 2018) – et c’est le but que nous recherchons par sa réalisation -, l’EBSI disposera d’une terminologie en sciences de l’information sur laquelle tous les enseignants (chargés de cours et professeurs) pourront s’appuyer pour dispenser leur enseignement. Cette terminologie sera à jour et pourra constituer une référence incontournable pour les étudiants, les chargés de cours et les professeurs de l’EBSI. Par ailleurs, elle participera au rayonnement de l’École dans la francophonie grâce à sa double diffusion : téléchargement (PDF) et application Web.

Pour réaliser le projet, la participation des chargés de cours et professeurs de l’EBSI est essentielle. Cet automne, chacun d’eux sera invité à nous faire parvenir les termes clés, accompagnés de leurs définitions, qu’ils utilisent dans le cadre de leur enseignement. De notre côté, nous analyserons les plans de cours du certificat en gestion de l’information numérique et de la maîtrise en sciences de l’information, ceux du certificat en archivistique ayant été analysés en 2015. Une fois les termes retenus, nous comparerons les termes issus de cette analyse avec ceux que nous aurons envoyés les enseignants. Nous compléterons au besoin en consultant les ouvrages récents pour compiler les définitions et leurs équivalents anglais. Enfin, cette première compilation terminologique sera envoyée à tous les enseignants de l’EBSI pour fin de commentaires et de validation. Les correctifs seront apportés avant la diffusion de l’ouvrage en février 2018.

La terminologie en sciences de l’information sera diffusée sous la forme d’un fichier PDF qui sera remis aux étudiants à leur entrée à l’EBSI de même qu’aux enseignants. Elle sera également disponible – et c’est ici que cela devient plus intéressant – par une application open source accessible sur le site Web de l’EBSI. La version Web sera disponible tant aux étudiant(e)s et aux enseignant(e)s ainsi qu’à toute personne visitant le site Web de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, notamment les bibliothécaires, les documentalistes et les gestionnaires de systèmes d’information. Autre précision, la version Web sera conçue à partir de l’application open source TEMATRES.

Grâce à la participation de tous les enseignants, chargés de cours et professeurs confondus, cet outil terminologique constituera un point positif dans la voie de l’harmonisation et la normalisation de nos pratiques en sciences de l’information.

Pour consulter la section archivistique de la terminologie, veuillez suivre ce lien. Pour en savoir davantage, veuillez lire aussi le billet de Dominic Boisvert consacré à ce projet.

Qu’est-ce que le PIAF ?

CAROLINE BECKER, Webmestre et Directrice des opérations du PIAF
DIDIER GRANGE, Président du comité de pilotage du PIAF

Depuis plus de quinze ans, l’Association Internationale des Archives Francophones (AIAF), soutenue par ses partenaires financiers, pilote le Portail International Archivistique Francophone ou « PIAF ». Inauguré à Tunis en 2005 lors du Sommet Mondial de la Société de l’Information organisé par les Nations-Unies, il a été utilisé par plus de 96’000 personnes en 2016. Le PIAF est un espace virtuel de formation, d’information et d’échange. Il est dédié à l’archivistique, aux archives et aux archivistes. Ce site, ouvert à tous, gratuit et libre d’accès, présente une vision intégrée de l’archivistique francophone. Même si le site est en français, il est fréquenté par des archivistes d’un très grand nombre de pays en dehors de la Francophonie.

Le PIAF est composé de trois volets :

– Le volet « Se former » permet d’accéder à une formation en ligne, libre et gratuite. Il s’adresse en premier lieu aux professionnels isolés, qui n’ont pas accès à des cours de base ou de perfectionnement ni à la littérature professionnelle. Le PIAF constitue également une ressource bienvenue pour des personnes n’appartenant pas à la profession, qui souhaitent s’initier à la gestion des archives. Il est aussi utilisé dans le cadre de cours en archivistique dans de nombreuses universités et écoles spécialisées à travers le monde. Cette offre pédagogique est régulièrement actualisée et enrichie.

– Le second volet, intitulé « Se documenter », est constitué d’un ensemble de ressources documentaires destiné aux professionnels. L’idée est de leur offrir, à travers les différentes rubriques de cet espace, une boîte à outils de l’archiviste contemporain. Il comprend donc une bibliographie archivistique francophone exhaustive et unique en son genre. Il met à disposition des galeries de photographies et des films illustrant les différentes fonctions de l’archiviste (gestionnaire, conservateur, financier, lobbyiste, maître d’œuvre d’un projet architectural, informaticien, spécialiste de la communication et de l’évènementiel). Le blogue des actualités archivistiques francophones vient également souligner, par des exemples précis, les différentes facettes de ce métier. Il donne accès à une liste, en les recensant fiche par fiche dans un annuaire, de toutes les institutions d’archives francophones dans le monde. Il propose pour finir une webographie ou liens utiles vers des blogues d’archivistes francophones, des listes de discussions professionnelles, des revues archivistiques en ligne et des sites d’associations professionnelles. Cette boîte à outils proposera également d’ici peu des textes de références pédagogiques ainsi que des textes législatifs.

– Finalement, le PIAF met à disposition un outil de travail collaboratif et d’échange entre pairs, baptisé « E-pro » (pour « Espace professionnel »). E-pro est une plateforme sécurisée dont l’accès est limité aux seules personnes inscrites. Actuellement, plus de 1280 personnes participent à cet espace. Plus de 80 groupes de travail ont été créés autour de différents thèmes. Pour s’inscrire, il suffit d’en faire la demande sur le Portail. E Pro nous permet de fédérer une communauté de métier francophone autour du PIAF tout comme notre page Facebook, notre compte Twitter et notre lettre d’information bisannuelle le « Cri du PIAF ».

Au mois d’avril 2016, après des travaux conséquents, une nouvelle version du site a été lancée. Elle a été conçue pour être utilisable sur les tablettes et sur les smartphones. L’ergonomie est plus dynamique et la navigation plus fluide.

La principale transformation – et elle est de taille – qui s’impose aujourd’hui à tout archiviste, qu’il ait été formé au XXème ou au XXIème siècle, est la prolifération du numérique dans son champ d’activité. Dans cette nouvelle version du PIAF, nous avons renforcé notre offre dans ce domaine afin que tous les archivistes aient le moyen de se former à la gestion des documents numériques et aux nouvelles techniques de conservation.

Mais cette nouvelle version ne constitue qu’une étape dans le développement du site. Parmi les travaux en cours ou à venir, on peut noter la création probable d’un quatrième volet général, consacré à la recherche en archivistique. Deux modules, l’un consacré aux référentiels métiers et l’autre à la législation archivistique francophone, sont en cours de préparation.

L’avenir du PIAF dépend fortement du degré d’engagement tant des institutions qui le soutiennent que de celui des professionnels prêts à contribuer au projet. Il est donc de la responsabilité de notre communauté professionnelle dans son entier de faire en sorte que le PIAF continue sur sa lancée, en alliant qualité, solidarité et service à la communauté.

A ce titre, l’équipe du PIAF lance une grande enquête auprès des internautes, enseignants, étudiants férus d’archivistique, dont vous êtes, chers lecteurs d’Archives 21 ! L’objectif, au terme de cette enquête, est d’établir une liste des textes incontournables ou « fondamentaux » pour une bonne maîtrise du métier d’archiviste et/ou de l’archivistique. N’hésitez pas à collaborer en envoyant votre liste à Aïda Chebbi (aida.chebbi@umontreal.ca) dans « commentaires » de notre blogue ! Cette liste figurera dans une nouvelle rubrique du PIAF.

Insistons, pour terminer, sur le très vif succès remporté par le PIAF. Il n’a pas d’équivalent au niveau international. Il peut faire la fierté des archivistes francophones dont la réussite, à travers cette réalisation particulière, à bien des égards et sous des latitudes différentes, est enviée. Certainement peut-on considérer le PIAF comme un modèle, qui pourrait un jour inspirer d’autres communautés professionnelles, voire le Conseil International des Archives (ICA).